Le temps de l'Alliance est venu, celui des enfants et Gardiens de la Terre Mère. Dans le ciel, les montagnes, les prairies, les steppes, les savanes, les forêts, les déserts, les marais, au bord des volcans... la vie prend une multitude de formes différentes, mais toutes, animales, végétales, spores... sont des enfants de la Terre Mère. Toutes sont menacées par un tourbillon mortel appelé « développement » ou « progrès » si l'un des nombreux enfants de notre Terre Mère, l'Homme, continue à rompre la chaîne du vivant. L'espoir réside aujourd'hui dans le cœur et la vision des peuples indigènes, nos Gardiens, qui eux n'ont jamais rompu cette chaîne, qui eux ont gardé en mémoire que nous n'en sommes que l'un des maillons. A travers la beauté de leur culture, reliée en tout point au foisonnement du monde vivant, nous percevons la force du dialogue qu'ils entretiennent avec les autres formes de vie. Dans « L'Alliance », une fresque puissante, Elen Ture rend hommage à l'Alliance des Gardiens de Mère Nature et Planète Amazone et fait éclater, au milieu des éléments naturels les plus emblématiques et parmi les quatre éléments, le feu, l'eau, la terre, l'air, la magie de l'interrelation harmonieuse entre les Gardiens indigènes et le monde animal. Ainsi, par la clarté lumineuse de sa vision, qui rejoint la leur, l'homme quitte le sommet de la pyramide pour retrouver, enfin, sa véritable place parmi les enfants de la Terre Mère.
Les peuples autochtones ont toujours pris soin de la Terre Mère et de l'humanité. Nous souhaitons qu’il en soit encore ainsi, avec le soutien des peuples du monde. Les prophéties autochtones nous donnent la responsabilité de dire au monde que nous devons vivre en paix les uns avec les autres et avec la Terre Mère, pour assurer l'harmonie au sein de ses lois naturelles et de la création. Nous appelons à des solutions concrètes qui reconnaissent les droits des peuples autochtones. Nous appelons les dirigeants du monde, les États, les Nations Unies et la société civile à amorcer une réflexion visant à abandonner progressivement les systèmes juridiques hérités de l’époque coloniale pour les remplacer par de nouveaux, traitant la Nature, la Terre Mère en tant qu'entité porteuse de droits fondamentaux. Nous devons évoluer vers un paradigme basé sur la pensée et la philosophie indigènes, qui accorde des droits égaux à la Nature et qui honore l'interrelation entre toute forme de vie et la préservation de la Terre Mère. Il n'y a pas de séparation entre les droits des peuples autochtones et les droits de la Terre Mère.